Un mois de mai qui pèse sur l’activité économique

À peine entamé, mai aura été marqué par deux jours fériés, le second tour de l’élection présidentielle et un cyclone particulièrement lent. L’impact sur l’économie calédonienne devrait être sensible.

C e mois de mai à de quoi décourager les plus motivés. Deux jours fériés (et encore un autre à venir), deuxième tour de l’élection présidentielle qui a occupé les esprits et nourrit les réseaux sociaux et surtout le cyclone Donna qui arrive un peu plus de trois semaines après Cook et en dehors de la saison cyclonique. Un événement météorologique qui ne s’était pas produit depuis 1972 et le passage du cyclone Ida, encore plus tardif puisqu’il avait balayé la Nouvelle-Calédonie au tout début du mois de juin.
Concernant les jours fériés, il faut voir que tous ne sont pas forcément chômés. Et si les habitudes de consommation des Calédoniens sont différentes de celles des Métropolitains, on peut penser que l’analyse proposée par l’Insee est également valable pour la Nouvelle-Calédonie avec des pondérations différentes. L’idée est que les jours fériés ont des impacts négatifs différents, selon le jour dont il s’agit. Celui ayant le plus d’impact étant le samedi, jour où la consommation est la plus importante. Mais les jours fériés engendrent aussi un phénomène de vase communiquant. Certains secteurs d’activité, de loisirs notamment, vont augmenter leur chiffre quand les autres le verront baisser. Si certains enregistrent des baisses, ce ne sera donc pas forcément le cas de l’ensemble des entreprises.

Une alerte 1 normale de 18 heures

Les conséquences du cyclone seront probablement assez nettes sur l’activité, tant pour le secteur tertiaire que primaire. Le déclenchement précoce de l’alerte 1 par la Sécurité civile a créé certaines incompréhensions de la part du patronat. Déclenchée lundi à 14 heures, l’alerte 1 a poussé les entreprises à cesser leurs activités comme le prévoit le Code du travail. Seul souci, l’alerte 1 est déclenchée lorsqu’un phénomène météorologique est prévu dans moins de 18 heures. Dans ce cas, pour Nouméa, entre le déclenchement de l’alerte 1 et le passage du cyclone au niveau de Nouméa, mercredi après-midi, il se sera écoulé …. près de 48 heures, soit au moins une journée de travail perdue pour les entreprises et leurs salariés.

Un manque de clarté des instructions

Pour de nombreux chefs d’entreprise, les consignes manquent de clarté. Si la phase 1 doit permettre de cesser « progressivement » l’activité et se mettre à l’abri en prévision du niveau 2 où les déplacements sont interdits, sa mise en œuvre reste à la libre appréciation du chef d’entreprise. Et c’est bien dans le terme progressif que réside toute l’ambiguïté, surtout si l’alerte 1 dépasse sa durée normale de 18 heures. Toute la difficulté étant par ailleurs que les écoles et garderies ferment leurs portes, obligeant les parents à récupérer leurs enfants. Dans ce contexte, il est difficile pour les salariés de trouver des solutions de garde.

Pour le règlement de la question des heures ou journées perdues, une négociation doit être menée afin de définir comment elles peuvent être récupérées. Les deux principales options sont la récupération des heures en les étalant sur plusieurs jours ou, avec l’accord des salariés, la prise de congés. Au final, le manque à gagner assumé par les salariés est simplement la conséquence du manque à gagner des entreprises. Et si l’on peut estimer que la Sécurité civile a pris trop de précautions, ce qui est le cas de nombreux responsables de sociétés, il ne faut pas oublier qu’elle vise à assurer la sécurité des Calédoniens et qu’un cyclone représente une menace importante qui emporte régulièrement des vies humaines. La question est donc plutôt de savoir si les modèles de prévisions météo sont efficaces.


L’agriculture une nouvelle fois touchée

Alors que les dégâts du cyclone Cook n’ont même pas encore été complètement estimés, l’agriculture doit une nouvelle fois faire face à d’importantes dégradations liées aux pluies. Si la Grande Terre a cette fois-ci été plutôt épargnée par le cyclone Donna, ce n’est pas le cas des îles Loyauté qui ont enregistré d’importantes précipitations et dû faire face à des vents violents.

M.D.